Le secteur aéronotique a connu une évolution très rapide. De l'aéroplane des frères Wright en 1903 à l'avion le plus gros jamais crée, l'A380, la technologie n'en finit pas d'évoluer. Nous avons choisi de prendre deux exemples de conceptions d'avions, l'avion supersonique illustré par le Concorde et l'avion super-cargo, c'est-à-dire l'A380. Ils sont à nos yeux deux emblêmes de deux siècles opposés et l'image d'un changement radical de conception.
I) L'avion supersonique, le Concorde
Le concorde est un avion supersonique, c'est-à-dire qu'il est capable de voler à plus de mach 1 qui est la vitesse du son (1224 km/h, cette vitesse varie selon l'altitude). Le concorde était un avion capable de voler à plus de mach 2, son record étant Mach 2,23. Celui-ci devait donc posséder des réacteurs très puissants pour le propulser à cette vitesse.
Le Concorde au décollage
Le concorde était composé de 4 turbo-réacteurs Rolls-Royce/Secma qui étaient capables de lui fournir une poussée de 68 tonnes, par comparaison un avion moyen, c'est-à-dire un A320 ou un boeing 737 reçoivent une poussée de 40 tonnes. Il faut donc une puissance gigantesque pour faire voler l'aéronef. De plus, la post-combustion est utilisée pour le Concorde, c'est-à-dire qu'on réinjecte une deuxième fois du kérosène à la sortie de la tuyère pour augmenter la dilatation des gaz et donc la puissance. En contre-partie, la consommation de kérosène augmente significativement. Un concorde consomme au décollage, c'est-à-dire avec la post-combustion, 450 litres de kérosène à la minute. La consommation moyenne par heure d'un concorde est de 20 000 litres, contre 11 250 pour un gros porteur comme le 747. Le chiffre le plus effroyable est la consommation par passager : il consomme 14 L / 100 par passager pour 5L pour un airbus long-courrier.
Entrée d'air du Concorde
Le concorde, en passant le mur du son, émet un double bang, qui est l'onde de choc produite par l'avion en dépassant le mur du son. Ce double bang a longtemps été la cause de son non-utilisation aux Etats-Unis car il gênait les riverains.
Vidéo illustrant le double-bang du concorde
Au final, le concorde est une certes une machine d'exception mais à quel prix pour l'environnement? Il consommait plus du triple ou du quadruple de carburant par rapport aux avions actuels et surtout le niveau sonore était inadmissible pour les autorités à tel point qu'il a été longtemps interdit de survoler divers pays comme les Etats-Unis. En effet, au décollage, le concorde produit un bruit de 120 décibels contre seulement 85 pour un boeing 777 de nos jours. Certains me diront que c'est le prix à payer pour voir voler cet oiseau blanc mythique dans le ciel. Après tout, une Ferrarri en fait autant non ? A vous de voir ...
II) L'avion qui révolutionne l'aéronotique : l'A380
L'Airbus A380 est un avion capable de transporter jusqu'à 525 passagers. C'est le plus gros avion à vocation commerciale à jamais avoir été construit. La principale innovation de cet avion est qu'il possède un double pont (seul au monde), c'est-à-dire que les sièges sont répartis sur deux étages.
L'A380 lors de sa présentation au public
L'A380 a un rayon d'action de 15 200 kilomètres, ce qui lui permet de voler de New-York à Honk-Hong sans escale à la vitesse de 900 km/h. Par comparaison un boeing 747, c'est-à-dire son principal concurrent, possède un rayon d'action de 13450 kilomètres. Airbus à d'ailleurs élaboré son avion en tenant compte de la concurrence : l'entreprise voulait que l'avion puisse atterrir partout où le 747 pouvait atterrir, mais en émettant deux fois moins de bruit et en consommant 15% de carburant en moin. Chose faite. C'est ici qu'on peut remarquer dans quel domaine les constructeurs peuvent maintenant se battre, qui est les performances environnementales de l'engin.
L'A380 est équipé de 4 réacteurs Rolls-Royce ou Général Electric. Leur poussée est tout simplement phénoménale : 31 tonnes par réacteur. On est alors en droit de se demander si la consommation de ce géant du ciel, ainsi que le bruit émis par celui-ci va réellement diminuer? Le chiffre est là : 3L/100km par passager, moins qu'ne voiture familiale. L'avion est désormais devenu avec l'A380 un moyen de transport ergonomique et bien sûr, plus écologique. L'aéronef rejette au final 75 grammes de CO2 par passager et par kilomètre à condition que le taux de remplissage soit d'au moins 90%. On peut donc apparenter l'A380 à une Toyota prius du ciel, une première dans l'histoire de l'aviation.